Coup de gueule
Que tu le veuilles ou non
Tu as la force de rayer, d’éliminer, de détruire, d’effacer. Oui. Tu as le pouvoir de faire réagir, le pouvoir de faire pleurer, de blesser, et tu le sais, tu connais ce qui me fait mal, je te l’avais expliqué en détail, sans pudeur, je t’avais montré mes faiblesses. Quel imbecile j’ai été…Alors, tu sais ton pouvoir et tu as réussi, fière, tu renvoies ta douleur sur moi et tu me fais mal; mais tu te trompes de cible. Oui. Je ne suis qu’une entité sur laquelle le ricochet a lieu, que tu le veuilles ou non… et ça te revient en plein visage. Tu resteras avec la blessure et moi, je guérirai; je ne suis que ton miroir…Oui; que tu le veuilles ou non.
Le besoin de critiquer
Depuis les réseaux sociaux, les conversations animées entre amis, sont devenues un déversement public de frustrations, de critiques et d’étalage de « chialage »; les plate-formes comme Facebook, twitter, et autres outils informatiques, que j’ai utilisées, permettent ce genre de défoulement. Bien sûr, je trouve qu’il est enrichissant d’avoir une opinion et de l’exprimer, mais après avoir écouté l’autre et avoir fait une certaine analyse de la situation.
Ça s’appelle un échange.
Il est évidemment nécéssaire de s’impliquer et d’échanger, mais le besoin de « chialer », sans aucune réflexion, ni analyse, est déplorable et nuisible; l’effet de ces plate-formes est pernicieux: comme nous avons le droit d’être impolis et même irrespectueux souvent sur les réseaux sociaux, nous avons donc la permission de l’être aussi dans la vie; la colère et la frustration que les gens retenaient auparavant, par respect et par réflexion, éclaboussent maintenant sans vergogne, tous ceux qui nous entourent. Ça soulage. Et ce qui est pire, ce sentiment s’étend malheureusement dans la vie de tous les jours, l’agressivité monte de plus en plus; on entend et on réagit sur le champs, sans réfléchir, en vomissant sur les autres, sans écouter, uniquement dans le but de combler son besoin irrépressible de déverser ses émotions négatives et destructrices, comme Donald Trump sur Twitter.
Intolérance
Loin de moi l’idée d’approuver le comportement d’un professeur qui aurait eu des propos aptes à démolir la confiance en eux des jeunes étudiants en théâtre. Le respect est une valeur à laquelle je crois et à laquelle je tiens. Le professeur se doit de respecter ses élèves. Par contre, profiter de la vague d’accusations importantes et essentielles dirigée vers certains abuseurs et certains violeurs, pour se plaindre de la même façon, avec la même véhémence, et ce, sur la place publique, de l’attitude d’un professeur, et ainsi donc, par le fait même, de le mettre dans le même « bateau » que toutes ces personnes, est tout à fait inadmissible. Il aurait tellement été plus à propos, de la part du conservatoire, de le convoquer au bureau de la direction pour lui faire part des plaintes, ainsi que de leur gravité, et de lui demander de changer son attitude pour éviter, au pire, un congédiement. Au lieu de cela, un excellent acteur, un professeur d’expérience, qui a donné une grande partie de sa vie à l’enseignement, est renvoyé, sans autre forme de procès. Je ne nie pas la douleur de certains étudiants, mais je crois que si on avait pris le temps de parler à Gilbert, que si on lui avait donné la chance de réparer ses erreurs, de changer son approche, le problème aurait été résolu. Je crois que nous devenons de plus en plus intolérants et j’ai peur de l’intolérance.
M. Martineau
M. Martineau vous m’insultez.
Je vous cite:
« Alors, vous avez changé votre photo de profil Facebook pour la mettre aux couleurs de la France ?
Vous avez retweeté le mot-clic #WePrayForParis? Vous vous êtes pris en selfie en tenant un carton disant: «Pas en mon nom»? Vous avez allumé des chandelles? Parfait. Vous avez fait tout ce qu’un bon citoyen doit faire pour manifester sa compassion au monde entier. Rayon «Bienveillance 2.0», vous avez 10 sur 10. Vos amis virtuels sont fiers de vous et vous envoient un «poke ».
REGARDER LA RÉALITÉ EN FACE.
Maintenant, on peut passer aux choses sérieuses. »
Quelle ironie M. Martineau!
Lorsque vous dites « passons aux choses sérieuses » dans cet article du Journal de Montréal du 16 novembre 2015, vous m’insultez, M. Martineau. Vous nous insultez. Nous, qui avons mal, qui avons peur, et qui avons besoin de l’exprimer. Comprenez-moi bien, vous avez bien sûr le droit d’utiliser votre style désormais célèbre pour écrire des choses contraires à ce que pensent vos contemporains, vous avez aussi le droit de nous faire croire que vous n’êtes pas touché par les tristes évènements de Paris, car, à mon tour d’ironiser, vous êtes un intellectuel fort, intelligent et surtout insensible, qui sait lui, comment réagir.
Mais nous, pauvres gens du peuple, à qui pourtant vous prenez le temps de vous adresser, nous, qui nous tenons la main à travers le monde, en pleurant, nous qui cherchons des preuves d’amour partout, même sur Facebook, pour contrer ces terribles manifestations de haine qui nous ont donné un énorme coup de poing, nous avons tort à vous yeux? Nous sommes ridicules? Ce n’est pas « bien » de ressentir les choses et de l’exprimer?
M. Martineau, nous ne sommes pas des imbéciles. Nous savons bien qu’il faut réfléchir, analyser, et ensuite agir de manière intelligente et sensée, mais s’il vous plaît, sous la force du coup, du coup énorme que le monde vient de subir, laissez-nous ressentir. Je vous en prie, arrêtez d’en rajouter en détruisant les gens autour de vous, vous ne faites que jeter de l’acide sur nos plaies et la douleur augmente.
Donnez-nous le temps et le droit d’avoir mal, de l’exprimer sans avoir à subir votre jugement sur nos sensibilités.
Alain Zouvi
Bixi la petite vache.
Hier, après une belle soirée à Montréal, vers 23:00, je décidai de rentrer chez moi à Marieville. Mauvaise idée. En ce 29 Mai 2015, autour de 23:00, les gens vivant à l’extérieur n’eurent plus le droit de sortir de la ville. Vous fûtes prisonnier. Oui. Même que les gens vivant à Montréal, les résidents eux-mêmes, n’eurent plus le droit de rentrer chez eux, ni de se déplacer en automobile. Tous ces gens qui eurent la brillante idée de se déplacer en automobile en ce 29 Mai à 23:00 à Montréal furent traités en parias, en méchants producteurs de gaz polluant, en « ceux qui ne sont pas gentils », car l’espace viable, je parle du petit peu laissé par les entrepreneurs, entre les cônes, les bornes et les trous immenses, cet espace donc, fût envahi par « ceux qui sont gentils ». Et eux, « ceux qui sont gentils », faisaient de la publicité. Oui, celle du lait. Avec une petite vache. Partout sur chaque chandail de « ceux qui sont gentils ». Et il y avait des bixis. Plein de bixis. Des jeunes, des vieux, des grands, des tout petits, des « sans expérience du vélo », des familles distraites et désorganisées dans la rue, des « endormis en bixi » ou autres vélos, partout partout partout, et tous, avec une petite vache, une publicité de lait sur leurs chandails. Ils surgirent de partout! Mais je ne les écrasai point, heureusement, « ceux qui sont gentils »car je ne roulai vraiment pas vite du tout, moi méchant automobiliste, je fis du « sur place très sécuritaire ». Alors à cause de « ceux qui sont gentils », qui aiment le lait de vache et en font même la pub, et à cause de la construction à Montréal à 23:00 en ce 29 Mai 2015, moi, « méchant automobiliste pas fin pollueur encombrant », à cause de tout ça, ça m’a pris deux heures trente pour sortir de la ville.
Malgré tout, j’aime Montréal, même si elle a beaucoup changé. J’ai connu une certaine époque ou l’on pouvait poursuivre la ville de Montréal dans l’éventualité d’un dommage causé par la route à notre véhicule automobile. Ça n’existe plus, évidemment. La ville ferait faillite. Donc, si le but n’est pas de servir la population du mieux possible avec l’argent de ses propres taxes, quel est-il? Inutile de répondre; j’ai peur des réponses. Cela dit, je reste sûr que M. Coderre fera tout en son pouvoir pour remettre la ville au premier rang des villes ou il fait bon vivre, pour les touristes et surtout pour ses propres habitants.
Oui, malgré tout ce que nous avons vécu, j’ai confiance en l’être humain.
Audition 2015
Il y avait longtemps que j’avais passé une audition pour un rôle à la télévision. Pas parce que je me croyais différent ou meilleur que les autres acteurs, non, surtout pas, mais simplement parce que je travaillais beaucoup et que j’étais présent à l’écran, donc, pour me voir, il ne fallait qu’allumer la télé. Récemment, je suis donc allé passé une audition, pensant qu’on voulait me voir avec une actrice de la série, pour vérifier la chimie entre nous deux, comme on dit dans le métier. Eh bien non, une charmante personne allait me donner la réplique, mais ce ne serait pas celle qui jouerait pas dans la série. Donc, la chimie, on repassera. J’imagine qu’on voulait me voir parce qu’il est possible qu’en cinq ans, depuis la fin de « Destinées » à TVA, j’ai pris 40 livres ou cent ans, ou les deux. Peut-etre aussi que depuis deux ans, depuis la fin de « Série noire », j’ai oublié comment faire pour jouer un homme derrière un bureau qui se lève et qui « cruise » une jeune femme de manière évidente. Ça se peut. Je ne sais pas. Bref, je ne me souvenais plus de l’ambiance qui règne lors d’une audition. C’est celle d’une salle d’attente de médecin, avec le stress en plus. Donc, de bonne foi, je me suis prêté au jeu, espérant être dirigé de manière adéquate et surtout qu’on me dise de façon claire et précise ce que l’on attends de moi. Non plus, pas du tout. C’était comme si on avait déjà trouvé l’acteur pour le rôle et que j’étais là juste pour la forme; « Pourrais-tu t’assoir s’il te plait. Pourrais-tu te lever. Oui. À ce moment-là, tu peux la regarder. » Ok…bon. J’ai donc été pourri car j’étais très nerveux et j’avais l’impression de ne pas savoir ce que je faisais car on ne savait pas du tout quoi me demander. Je n’ai pas eu le rôle. Et c’est normal. Loin de moi l’idée de mettre la faute sur quiconque; j’étais pourri, j’étais pourri, c’est tout; j’avais oublié à quel point je ne suis pas bon en audition. Mais ce que j’ai de la difficulté à accepter, c’est qu’après 35 ans de métier, quand je me prête au jeu de l’audition, gratuitement comme toujours, on ne daigne même pas m’appeler pour me donner une réponse. Mon agent dû courir après le résultat et la réponse a été: « Ah, on appelle jamais quand c’est négatif ». Alors là, ça j’avoue, comme manque de respect, c’est vraiment en première place dans mon palmarès.
Politique
Je ne me prononce plus politiquement car je suis fatigué du système politique lui-même. Aussi, avec mes opinions, je ne veux plus être l’ennemi des uns pour gagner le copinage des autres, ou l’inverse, vous voyez ce que je veux dire. Par contre, j’ai de la reconnaissance et parfois même de l’admiration pour le courage de tous ces hommes et ces femmes qui plongent dans ce métier avec l’intention de changer les choses, ce que je ne pourrais jamais faire. Cela dit, ce matin, comme beaucoup de matins d’ailleurs, la période de question à la télévision va certainement retarder le moment ou je vais pouvoir penser croire à nouveau, ou même en partie, à un système politique utile, auquel je pourrais adhérer. Soyons clairs, je n’abandonnerai jamais mon droit de vote, que je considère essentiel dans un système démocratique, mais je l’exercerai malheureusement encore, comme beaucoup d’entre nous, pour voter pour « le moins pire ». C’est triste et ça ne devrait pas se passer comme ça. J’ai besoin de sentir que les gens en place travaillent véritablement avec la conviction d’aider la société, de la faire évoluer, et de faire en sorte que le peuple s’épanouisse. Nos élus, et ce, de toutes les allégeances, ne réussissent même plus à faire semblant d’être sincères. Il faut faire quelque chose et c’est urgent. Néanmoins, je ne sais pas comment et par où nous pourrions commencer. Chose sûre, quand je regarde cette « période de questions » ou nous assistons trop souvent à des chicanes de « bébé lala », exprimées dans un vocabulaire enfantin, pleines d’ironie et de sarcasme, qui n’apportent absolument rien à la société, je suis dégouté de la politique actuelle.
Joël
J’ai de la peine de voir l’acharnement avec lequel certaines personnes essaient de toutes leurs forces de démolir un homme. Par jalousie, par homophobie, par envie, par frustration et insatisfaction de leur propre vie, des gens souvent sensés, tout comme de véritables imbéciles, se croyant eux vertueux, frappent de toutes leurs forces et sans relâche sur un homme, pour le détruire et du même coup, se soulager. Ils tapent avec haine, sans arrêt, ils se défoulent, en évacuant leur propre culpabilité.