M. Martineau

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M. Martineau vous m’insultez.

Je vous cite:

« Alors, vous avez changé votre photo de profil Facebook pour la mettre aux couleurs de la France ?

Vous avez retweeté le mot-clic #WePrayForParis? Vous vous êtes pris en selfie en tenant un carton disant: «Pas en mon nom»? Vous avez allumé des chandelles? Parfait. Vous avez fait tout ce qu’un bon citoyen doit faire pour manifester sa compassion au monde entier. Rayon «Bienveillance 2.0», vous avez 10 sur 10. Vos amis virtuels sont fiers de vous et vous envoient un «poke ».

REGARDER LA RÉALITÉ EN FACE.

Maintenant, on peut passer aux choses sérieuses. »

Quelle ironie M. Martineau!

Lorsque vous dites « passons aux choses sérieuses » dans cet article du Journal de Montréal  du 16 novembre 2015, vous m’insultez, M. Martineau. Vous nous insultez. Nous, qui avons mal, qui avons peur, et qui avons besoin de l’exprimer. Comprenez-moi bien, vous avez bien sûr le droit d’utiliser votre style désormais célèbre pour écrire des choses contraires à ce que pensent vos contemporains, vous avez aussi le droit de nous faire croire que vous n’êtes pas touché par les tristes évènements de Paris, car, à mon tour d’ironiser, vous êtes un intellectuel fort, intelligent et surtout insensible, qui sait lui, comment réagir.

Mais nous, pauvres gens du peuple, à qui pourtant vous prenez le temps de vous adresser, nous, qui nous tenons la main à travers le monde, en pleurant, nous qui cherchons des preuves d’amour partout, même sur Facebook, pour contrer ces terribles manifestations de haine qui nous ont donné un énorme coup de poing, nous avons tort à vous yeux? Nous sommes ridicules? Ce n’est pas « bien » de ressentir les choses et de l’exprimer?

M. Martineau, nous ne sommes pas des imbéciles. Nous savons bien qu’il faut réfléchir, analyser, et ensuite agir de manière intelligente et sensée, mais s’il vous plaît, sous la force du coup, du coup énorme que le monde vient de subir, laissez-nous ressentir. Je vous en prie, arrêtez d’en rajouter en détruisant les gens autour de vous, vous ne faites que jeter de l’acide sur nos plaies et la douleur augmente.

Donnez-nous le temps et le droit d’avoir mal, de l’exprimer sans avoir à subir votre jugement sur nos sensibilités.

Alain Zouvi

3 réflexions au sujet de « M. Martineau »

    lyna a dit:
    17 novembre 2015 à 12 h 05 min

    Et voilà, tu t’es fait prendre, mon pauvre Alain.

    Ne sais-tu pas, depuis le temps, que le zouf ne cherche qu’à provoquer, se faire de la pub sur le dos de n’importe quoi? Son déménagement à Québec aurait dû te mettre la puce à l’oreille…

    Tu sais aussi, sans doute, qu’à force de discuter avec des cons, ce sont nous, les cons.
    Tout comme les terroristes s’attaquent à nous pour nous diviser, le zouf (je refuse de le nommer, ça lui ferait trop plaisir) existe pour semer la zizanie. Il me fait penser à Tulius Détritus, ce héros (lui, sympathique) de la bande d’Astérix. Le zouf, à force de déverser son fiel, se retrouve entouré d’une bile nauséabonde qui n’attire que les mouches à m… qui se complaisent dans l’odeur. Je n’en suis pas. Et toi non plus.

    Allez, mon ami, offre ton soutien à tous ceux que tu veux, affiche-le, dis-nous tout ce que tu veux.
    Parce que la liberté d’expression, ça ne se tranche pas en petites rondelles distinctes.

    Non, nous ne dansons pas dans un champs de pâquerettes ou de lavande, mais d’où nous sommes, le ciel a encore de beaux morceaux de bleu et l’air y est bon.
    Et puis, plus on sera loin du zouf en question, mieux on se portera. De ça, j’en suis convaincue.

    Je t’aime, mon beau grand bonhomme!

      alainzouvi1959 a répondu:
      18 novembre 2015 à 7 h 58 min

      Merci Lyna de penser à mon bien-être, ça me touche, mais si tu savais à quel point je suis heureux et détendu en répondant à ces gens; je m’exerce à l’écriture et ça me fait réaliser à quel point nous sommes plusieurs à nous tenir la main dans ces moments difficiles. Ne va pas croire que je ressente de l’amertume ou de la haine, pas du tout, juste un grand réconfort d’avoir dit ce que j’avais à dire. Je t’embrasse.
      xxxAlain

    lyna a dit:
    17 novembre 2015 à 12 h 06 min

    P.S. te dire à quel point il est dépassé, les « poke », ça n’existe plus! lol

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