Apprentissages
En vieillissant, on apprend. On s’instruit, on accumule les moments de plaisir, de tristesse et de bonheur. On apprend à vivre avec nos insatisfactions, nos espérances, nos deuils; deuils des rêves qui sont restés des rêves, deuils des projets avortés, deuils des gens qu’on aime, qui meurent… Le plus difficile je crois, est de perdre des amitiés, bien en vie; anciennes amours, relations lointaines, déménagements, temps qui passe… De toutes les surprises que la vie nous réserve, celle qui est la plus bouleversante il me semble, est la perte d’une relation importante, de quelque nature qu’elle soit. Quelqu’un qui, sans partir, sans mourir, sans déménager à l’autre bout de la planète, uniquement par choix, nous élimine totalement de sa vie. C’est un chagrin d’amitié, même d’amour, d’une tristesse immense, décuplée par le sentiment d’avoir été trahi tout ce temps; on se dit: « Ça a donc été une perte de temps… Si j’avais su… Tout ce temps? Ah le temps. On dit qu’il arrange les choses. On pourrait peut-être l’aider un peu non? Been there, done that. J’en ai marre d’essayer, seul. De courir après l’harmonie. » Oui, tous ces sentiments, ces aller-retours émotifs, qui satisfont certainement ces gens, nous font douter totalement de leurs sentiments antérieurs. Voilà mon apprentissage: je n’ai plus de temps à perdre avec eux car la vie, elle, devant, continue ».